Du nouveau dans les dîners

Diner en ville. Autour de la table, cinq femmes et moi. Elles ont connu 68 et leurs bustes sont gorgés d’innombrables colliers fantaisie. L’une d’elles n’arrête pas d’ajuster son étole de soie, pour cacher sa poitrine, fastueuse. Elle est très belle. Une autre redresse sans cesse ses lunettes pourtant juste à leur endroit. Dans leurs yeux, un passé connu, fait de luttes, de divorces  et d’adolescents furieux,  de mauvaises nuits d’angoisse. Elles ont, comme toutes à qui elles ressemblent, gardé leur visage d’adolescente. Leurs cernes sont superflus et leur lassitude vite oubliée. Elles n’ont pas dit leur dernier mot.

La conversation s’engage sur deux films au thème commun : « La journée de la jupe » et « Entre les murs ». Evidemment, elle glisse sur l’Ecole, les parents et, inévitablement sur l’immigration.

L’un de nous, je ne sais plus qui, ose considérer que le problème est réel : niveau, délinquance et irrespect, République, valeurs et éducation civique.

Bien sûr, nul n’est raciste ou « de droite », c’est certain. Personne ne stigmatise les « sans-papiers » et tout le monde s’accorde à dire que la délinquance « immigrée » n’est que le fait d’une minorité, comme l’islamisme ravageur.

Tous affirment que le procès fait à un commentateur qui avait affirmé que « la plupart des délinquants sont noirs ou arabes. C’est un fait.» n’est pas loyal ; qu’il s’agit de bonne conscience qui fait l’autruche…

Un silence et l’une des femmes nous dit : « cette conversation n’aurait pu s’engager il y a un an… ».

Que s’est-il donc passé depuis ?

PS . Dans la même veine, celle de l’interrogation sur la doxa dominante, l’on peut être surpris de lire l’article (ici) de l’excellente Elisabeth Lévy, dans le non moins excellent journal en ligne « Causeur » sur le débat initié par le commentateur précité.

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